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Retour à la listeMexique : le 150e anniversaire de Camerone, Aztèques et Mayas
La Légion étrangère a conquis ses lettres de noblesse sous le Second Empire. Après s’être illustrée en Crimée, sous les murs de Sébastopol et sous les ordres de Bazaine, elle a participé à la réussite militaire de l’expédition du Mexique. Le 30 avril 1863, 62 légionnaires et leurs 3 officiers se sont sacrifiés dans l’hacienda de Camerone, permettant le passage d’un convoi français marchant de Veracruz à Puebla, qui tombait peu après, ouvrant la route de Mexico. C’est dire si le sacrifice tactique des légionnaires eut une incidence stratégique primordiale.
L’Académie Napoléon a participé au Mexique à la commémoration du 150e anniversaire de Camerone. Elle a élargi la thématique de son voyage à l’expédition du Mexique et aux derniers jours de Maximilien, ainsi qu’à la découverte des civilisations Aztèque et Maya.
Le mercredi 24 avril 2013, nous sommes 9 à décoller de Roissy-Charles de Gaulle à destination de Mexico, pour un nouveau voyage organisé en partenariat avec Mondéa.
Nous arrivons après un vol de onze heures trente minutes et avec le décalage horaire, il n’est que 18 heures.
Nous sommes accueillis par notre guide, José, et prenons la direction de notre hôtel. Il s’agit du merveilleux Calinda Genève, hôtel historique, achevé en 1907 dans un style néo-classique, où sont descendues et où descendent de nombreuses personnalités : Winston Churchill, Charles Lindbergh, Paul Newman ou encore Marlon Brando.
Nous prenons rapidement possession de nos chambres et nous y installons avec satisfaction.
Le jeudi 25 avril 2013, au lever, il pleut. Mais à notre départ matinal, à 8 h 15, la pluie cesse. Nous sommes rapidement rendus au Zocalo, la place centrale de Mexico, bordée par la cathédrale et par le Palacio Nacional que nous visitons dès 9 h 00, sous un beau soleil.
Pendant deux heures, nous découvrons les magnifiques bâtiments chargés d’histoire (mouvementée) et après la découverte des fresques de Diégo Rivera, nous visitons attentivement les appartements de Benito Juarez, le vainqueur de Maximilien.
Certaines pièces exposent de nombreux objets relatifs à la vie du président mexicain et d’autres restituent son cadre de vie. La visite est hautement intéressante.
A 11 h 00, nous sommes à Chapultepec, la résidence impériale de Maximilien et de Charlotte, érigée au sommet d’une petite colline qui domine Mexico. Là, Bazaine, veuf, a épousé en secondes noces une jeune mexicaine : Maria Josefa de La Peña y Barragan.
Dans sa partie la plus ancienne, le « Castillo » servit, en 1785, de demeure au vice-roi de la Nouvelle-Espagne. Il fut ensuite académie militaire pour redevenir une résidence avec Maximilien, qui le nomma « château de Miravalle. »
A l’entrée des appartements impériaux, dans la salle des carrosses, nous admirons plusieurs voitures dont le carrosse d’apparat de Maximilien.
Nous découvrons ensuite de nombreuses pièces dont le salon de lecture, la salle-à-manger, le salon des Gobelins, la chambre de l’impératrice Charlotte, la salle-de-bain, etc.
Les décors et les objets sont remarquables. Maximilien les fit venir d’Europe pour meubler et décorer son palais. Toutes les salles ouvrent sur une longue terrasse qui dispose d’une belle vue sur le parc, la Reforma et ses alentours.
Un magnifique escalier permet d’atteindre l’étage et mène le visiteur vers d’autres appartements et vers une galerie dont le mur extérieur est composé de vitraux exceptionnels. Commandés par Maximilien, ils proviennent de France et ont été réalisés par Charles Champigneulle fils, 96 rue Notre-Dame des Champs à Paris. Ils représentent des déesses romaines : Pomone, divinité des fruits, Diane, déesse de la chasse, ou encore Cérès, déesse de l’agriculture, des moissons et de la fécondité.
Après cette visite qui nous a plongé au cœur de l’expédition du Mexique, nous nous rendons au Musée national d’anthropologie où nous déjeunons.
L’après-midi est dévolu à la visite de ce musée immense et merveilleux consacré aux civilisations précolombiennes. Conçu par l’architecte Pedro Ramirez Vasquez, c’est un des plus beaux musées archéologiques du monde. Il comprend 23 salles dont 12 sont dédiées à l’archéologie et 11 à l’ethnographie.
Il est impossible de tout voir et nous nous concentrons sur les salles consacrées à Teotihuacan, aux Toltèques, aux Aztèques, aux Olmèques et aux Mayas.
Ce sont des centaines de trésors qui s’offrent à nos yeux et nous permettront les jours suivants de comprendre, sur les sites archéologiques, la richesse de ces cultures. Tout est exceptionnel dans ce musée ; parmi les pièces les plus célèbres nous découvrons la pierre du soleil, les têtes colossales olmèques, la tombe royale de Palenque…
En fin d’après-midi, nous découvrons l’ancienne basilique Notre-Dame de Guadalupe, hélas fermée au public, dans laquelle se rendirent Maximilien et Charlotte, ainsi que la nouvelle basilique.
Ensuite, à 19 h 30, nous partons pour Teotihuacan et nous prenons nos quartiers à l’hôtel Villas Arqueologicas, ancien Club Med, situé en bordure du site archéologique. Il s’agit d’un quadrilatère au milieu duquel se situe une piscine sur laquelle donnent les galeries menant aux chambres. C’est dans ce cadre ravissant que nous nous endormons.
Le vendredi 26 avril 2013, après une nuit calme, nous sommes réveillés par les oiseaux qui chantent dans les arbres surplombant la piscine.
Le lever est matinal : à 9 h 00, nous sommes sur le site légendaire de Teotihuacan, dont les origines demeurent controversées et qui fut la première grande métropole construite sur le continent américain. Nous allons passer presque toute la journée dans cette cité fondée avant l’ère chrétienne.
Nous commençons par voir la citadelle, puis le temple de Quetzalcoatl, le serpent à plumes. Il s’agit d’une pyramide à sept degrés en talud-tablero, construite vers 150 après J.-C. La façade, presque intacte, est exceptionnelle malgré la disparition de ses couleurs vives.
Nous nous rendons ensuite, avec notre véhicule, à l’autre extrémité du site, au palacio de Quetzalpapalotl, où nous visitons le temple des jaguars et celui des conques avant de gravir la pyramide de la Lune, à l’extrémité nord de l’axe central de Teotihuacan. La vue est superbe et embrasse tout le site.
Empruntant la chaussée des morts nous nous dirigeons à pied vers la pyramide du Soleil, haute de 65 mètres et large de 225 mètres. C’est la plus grande construction ancienne du continent. Nous séjournons longuement à son sommet et admirons à satiété les différents panoramas qui s’offrent à nous.
Nous poursuivons par la visite du musée situé au pied de la pyramide du soleil. Il recèle de nombreuses pièces exceptionnelles que nous découvrons en une petite heure.
Les visites du matin s’achèvent, tardivement, par celle du palais Tepantitla dans lequel nous admirons la célèbre fresque du Tlalocan (allégorie du paradis de Tlaloc), ainsi qu’une fresque de prêtres semeurs et dispensateurs de pluie.
Nous déjeunons sur le site dans un petit restaurant avec vue sur la pyramide du Soleil. Le repas est excellent, la bière aussi.
Repus et revigorés, nous retournons à la citadelle pour y visiter le musée, qui présente quelques pièces intéressantes, puis nous découvrons les palais Tetitla et Atetelco. Ils comportent des fresques exceptionnelles et nombreuses que nous admirons longuement. Elles présentent des sujets variés comme un plongeur pêchant un coquillage, des divinités aux masques de jade ou encore un coyote avec une coiffe de plumes.
En fin d’après-midi, après 17 h 00, nous reprenons la route, en direction de Querétaro. Un peu avant cette ville, nous nous arrêtons pour passer la nuit à l’hôtel Mission San Gil.
Le samedi 27 avril 2013, il fait un magnifique soleil pour notre découverte de Querétaro, cette ville dans laquelle l’empereur Maximilien fut assiégé du 5 mars au 15 mai 1867 par les troupes de Juarez et où il fut fusillé.
Nous commençons par le couvent de la Sainte-Croix, qui fut son quartier général pendant le siège et sa première prison. Dans ce bel édifice aux multiples cloîtres et cours, nous visitons la petite et modeste chambre dans laquelle il passa ses premiers jours de captivité. L’armature métallique de son lit de camp, une table, quelques chaises, un coffre sont les seuls témoins de son passage.
Dans l’église du couvent, 400 officiers de l’armée de Maximilien furent parqués le jour de la reddition. La plupart fut libérée et enrôlée dans l’armée républicaine.
Après cette visite quelque peu émouvante, nous allons à l’opposé de la ville, au Cerro de las Campañas (Mont des Cloches) ; c’est là que Maximilien se rendit le 15 mai 1867 et qu’il fut par la suite exécuté, le 19 juin.
C’est aujourd’hui un joli parc bien arboré et dans lequel, au début du XXe siècle, en 1900 et 1901, la cour d’Autriche fit édifier une chapelle à l’endroit où Maximilien fut fusillé avec les généraux Mejia et Miramon. Dans la chapelle, trois dalles de marbre marquent symboliquement les places des suppliciés.
Sur la colline, qui était en 1867 à l’extérieur de Querétaro, Maximilien est encadré par ses vainqueurs. En effet, à l’entrée du parc s’élève une belle statue équestre du général Escobedo, qui commandait les troupes assiégeantes et à qui Maximilien fit sa soumission le 15 mai, et au sommet du Cerro de las Campañas s’élève une statue colossale de Benito Juarez.
Nous gagnons ensuite le centre de Querétaro pour découvrir les monuments relatifs à Maximilien : le Teatro de la República (ancien Gran Teatro de Iturbide), où fut réalisé le simulacre de procès de l’empereur absent, et l’ancien couvent de San Francisco, troisième prison de Maximilien, qui abrite maintenant le musée régional. Il contient de nombreux objets relatifs à Maximilien de Habsbourg : c’est une visite incontournable pour comprendre les derniers mois de sa vie.
Nous déjeunons dans le jardin de la Corregidora, au pied de la statue de l’héroïne de la guerre d’Indépendance du Mexique, puis nous nous promenons dans les belles ruelles du centre historique jusqu’à la Plaza de Armas dont les façades sont magnifiques, notamment celle de la Casa de Ecala.
Nous achevons notre découverte de la ville par le couvent Las Teresitas deuxième prison de l’empereur, du 17 au 22 mai 1867.
En fin d’après-midi, nous regagnons Mexico et notre hôtel Calinda Genève. Peu après, nous dînons dans une cantina où nous est proposé un spectacle de chants, danses, lasso, simulacre de combat de coqs… Nous y passons un très bon moment et faisons un bon repas arrosé de vin rouge mexicain de bonne facture.
A notre retour à l’hôtel nous nous installons au Phone Bar, au décor cosi et présentant de nombreux vieux téléphones ; nous y dégustons quelques excellents cocktails.
Le dimanche 28 avril 2013, nous restons à Mexico pour visiter divers sites.
Nous commençons par le musée national de San Carlos, qui abrite une importante collection de peintures européennes. Mais ce ne sont pas les toiles qui nous intéressent, c’est le bâtiment en lui-même.
En effet, l’ancien hôtel de Buenavista, l’un des plus beaux de Mexico, fut donné à l’épouse mexicaine de Bazaine par Maximilien et fut le quartier général du maréchal. C’est un magnifique bâtiment de style néo-classique, construit de 1798 à 1805. Pendant un peu moins de deux ans, le maréchal y vécut et c’est de là, non loin de Chapultepec, qu’il dirigea toutes les opérations du corps expéditionnaire.
Peu après, nous visitons le Museo de las Intervenciones. Situé dans le merveilleux ancien couvent de Churubusco (ancien village préhispanique) il fut fort de défense lors de l’invasion étasunienne de 1847. Transformé en un musée pittoresque, il contient des collections joliment présentées concernant toutes les guerres d’invasion subies par le Mexique.
Concernant l’expédition de Napoléon III, on peut, entre autres choses, voir des cartes, des documents, quelques armes, des drapeaux, des tableaux, des portraits, une berline ayant appartenu à Benito Juárez et un masque mortuaire de Maximilien (deuxième modèle).
En fin de matinée, nous nous promenons dans Coyoacan, qui fut la première résidence du conquistador Hernan Cortes. C’est un quartier de Mexico qui conserve de belles demeures coloniales, notamment dans l’avenue Francisco Sosa.
Nous y déjeunons, puis nous allons visiter le Templo Mayor, situé en plein centre de Mexico, près du Zocalo.
Ce fut le plus grand lieu de culte aztèque, mais la pyramide a été détruite par les Espagnols. Il ne subsiste aujourd’hui que des soubassements et quelques sculptures. Toutefois, le musée tout proche expose les objets découverts sur le site et dans la vallée de Mexico : il est tout simplement remarquable, avec un guerrier aigle en céramique, le monolithe de la déesse Coyolxauhqui, les diverses représentations de Tlaloc, le dieu de la pluie, les lots d’offrandes faites aux dieux, les masques olmèques et aztèques, les urnes funéraires méticuleusement sculptées…
Nous achevons notre journée de visite par la cathédrale métropolitaine dont les tours de 67 mètres surplombent le Zocalo. Commencée en 1525, elle a été achevée en 1813. Lors de leur entrée dans Mexico, le 12 juin 1864, Maximilien et Charlotte vinrent assister à un Te Deum, accompagnés par Bazaine.
En début de soirée, nous retournons à notre hôtel et, après avoir dîné dans un excellent restaurant italien, nous nous réunissons au Phone bar du Calinda Genève pour arroser notre dernière nuit à Mexico.
Le lundi 29 avril 2013, nous partons dès 8 h 00 pour Puebla. Peu avant cette ville, nous nous arrêtons à San Lorenzo Almecatla. La vieille église, restaurée en 1860, fut le témoin des combats du 8 mai 1863, au cours desquels Bazaine vainquit Comonfort, ce qui provoqua la reddition de Puebla.
Nous nous rendons ensuite au Cerro de Guadalupe, colline sur laquelle sont bâtis les forts de Loretto et de Guadalupe, qui dominent Puebla et qui participèrent à la défense de la ville lors des sièges de 1862 et de 1863. Au passage, nous nous arrêtons au monument commémorant la victoire mexicaine du 5 mai 1862 lors du premier siège de la ville par les Français.
Depuis les deux forts, très remaniés depuis le siège de 1863, nous avons des points de vue magnifiques sur Puebla. Entre les deux forts, un très joli monument, en forme de drapeau mexicain, présente les unités qui s’illustrèrent le 5 mai 1862.
Depuis le Cerro de Guadalupe, nous descendons dans le centre historique de Puebla pour nous installer dans nos chambres. L’hôtel Colonial, se trouve tout près du Zocalo, mais dans un secteur très calme. Il est absolument magnifique et installé dans un bâtiment de l’ancien couvent des Jésuites. Il figure sur les plans de la ville à partir de 1698 et fut le lieu d’hébergement des personnalités qui empruntaient la route de Veracruz à Mexico.
Après un cocktail d’accueil, une rafraîchissante margarita, nous déjeunons au restaurant Villa Rosa. Nous avons l’agréable surprise de découvrir qu’il appartient à des Mexicains d’origine française et la fille des propriétaires est très fière de nous parler en français pour nous dire qu’elle est une Barcelonnette.
L’après-midi est consacré à la découverte du centre historique de Puebla dont les rues rectilignes présentent de nombreuses maisons historiques. Nous commençons par la cathédrale, toute proche, qui fut visitée par l’état-major français.
Sur le Zocalo nous découvrons un imposant monument relatif aux héros mexicains de 1863 et à l’intérieur du Palacio municipal des inscriptions évoquent les sièges de la ville en 1862 et 1863.
Lors de nos promenades dans les belles rues du quartier colonial, nous découvrons la Casa de los Muñecos, bâtie au XVIIIe siècle, la maison natale de don Antonio Rojas Bueno, qui participa en 1862 à la défense de Puebla, la Casa de los hermanos Serdan dont certains occupants furent fusillés lors de la Révolution de 1910…
Le mardi 30 avril 2013, à 6 h 00, nous quittons l’hôtel Colonial et prenons la direction de Camaron de Tejeda pour assister à la cérémonie du 150e anniversaire du combat qui, le 30 avril 1863, opposa 62 soldats et 3 officiers du Régiment étranger à 2 000 Mexicains.
Nous passons par le col de Chiquihuite, d’où partit la compagnie Danjou, et nous arrivons vers 9 h 30 près du mausolée où nous sommes accueillis par Thierry Navarre, membre du bureau de l’association Camerone A.C., qui entretient le site, le met en valeur et organise avec les institutions françaises et mexicaines les cérémonies annuelles du 30 avril (Voir dans la rubrique Nos Amis).
Il nous guide au mausolée et nous positionne sur le côté de la fosse où reposent le capitaine Danjou et ses soldats morts au combat de Camerone.
Nous sommes dans l’alignement du détachement du 3e Régiment étranger d’infanterie, venu de Guyane, et de l’amicale des anciens légionnaires de Nice, dirigée par le commandant Philippe de Parseval.
A cette place d’honneur, nous pouvons suivre dans le détail la cérémonie d’hommage à la compagnie Danjou, en présence de Javier Duarte de Ochoa, gouverneur de l’État de Veracruz, d’Elisabeth Beton-Delègue, ambassadeur de France au Mexique, et de Kader Arif, représentant le ministre français de la Défense. Il est dix heures et il fait déjà plus de vingt-cinq degrés.
Après la lecture du récit officiel du combat de Camerone par un légionnaire, et après les dépôts de gerbes, l’orchestre symphonique de Veracruz interprète l’hymne national mexicain et l’hymne national français.
Il y a ensuite un hommage à Francisco Talavera, qui soigna les blessés des deux camps, et un défilé ouvert par les écoles et les fanfares, suivies par différentes unités de la police et de l’armée mexicaine et par la Légion étrangère. Des cavaliers mexicains ferment ce défilé haut en couleur.
D’ultimes discours et des danses précèdent le repas dans l’auditorium, servi à près de 400 personnes. Divers souvenirs estampillés «150e anniversaire de la bataille de Camerone» sont vendus au profit de l’association Camerone A.C. et nous faisons notre provision de souvenirs.
L’Académie Napoléon occupe une place de choix, contre la promotion Saint-Cyr et les légionnaires, et a l’honneur d’avoir à sa table François de Choulot, trésorier de l’association Camerone A.C.
De nombreuses photos sont prises dans l’auditorium, associant l’Académie Napoléon aux légionnaires du 3e R.E.I. et au commandant Philippe de Parseval.
Avant de débuter le repas, nous faisons La Poussière avec les légionnaires : Le Boudin retentit puissamment à Camerone.
Le poulet au chocolat est délicieux, la bière coule à flot et le vin rouge vient de Châteauneuf-du-Pape. Le général Poucet, présent avec le Souvenir napoléonien, a l’extrême gentillesse de venir nous faire déguster un peu de vin rouge provenant du domaine de la Légion étrangère à Puyloubier, au pied de la montagne Sainte-Victoire. Plusieurs membres du groupe du Souvenir napoléonien viennent d’ailleurs nous saluer et nous les accueillons avec plaisir près de nous.
Peu après, les légionnaires entonnent Eugénie, chanson de la Légion, dont l’origine remonte à l’intervention française au Mexique, qui fut chantée en l’honneur de l’impératrice. Ils sont relayés par un groupe local qui interprète de la musique traditionnelle mexicaine.
A la fin du repas, une assiette souvenir est remise aux présidents d’associations dont une à Ronald Zins pour l’Académie Napoléon. Mais, de plus, chaque membre de notre groupe reçoit la médaille commémorative frappée pour la circonstance par l’État de Veracruz et par l’association Camerone A.C. et offerte par François de Choulot.
Nous le quittons avec effusion pour nous rendre au mausolée où Ronald Zins et Marcel Bonniaud déposent pour l’Académie Napoléon une gerbe en hommage aux héros de la compagnie Danjou. Une main indélicate a subtilisé le ruban, mais l’essentiel est d’être là.
Puis, notre groupe se dirige vers Veracruz où nous arrivons en soirée à l’hôtel Colonial Veracruz, dressé près du Zocalo. La chaleur est étouffante, une chaleur lourde et humide qui nous amène à rester au frais dans nos chambres, d’autant que la journée a été longue. Après le dîner, nous bénéficions d’un repos bien mérité.
Le mercredi 1er mai 2013, nous sommes debout très tôt, bien reposés, et nous profitons de la grande piscine de l’hôtel. C’est un véritable délassement.
Puis, nous gagnons l’aéroport de Veracruz pour voler vers le Yucatan, où s’est rendue l’impératrice Charlotte à la fin de l’année 1865. A 13 h 37, nous atterrissons à Mérida où elle fut accueillie avec enthousiasme.
Notre nouveau guide, Marco, nous emmène tout d’abord déjeuner, puis nous visitons le centre historique de la ville coloniale. La cathédrale est la plus ancienne des Amériques : commencée en 1560, elle a été achevée en 1598. Charlotte s’y rendit.
En fin d’après-midi, nous prenons la route d’Uxmal et vers 18 h 00 nous nous installons à l’hôtel Hacienda Uxmal où l’impératrice Charlotte résida les 7 et 8 décembre 1865 pour visiter le site maya. Le cadre est enchanteur et les chambres spacieuses.
A la nuit tombée, nous assistons au son et lumière dans la cité maya, assis au sein du Quadrilatère des Nonnes.
Le jeudi 2 mai 2013, nous sommes dès 8h00 sur le site d’Uxmal, datant de la fin de l’époque classique et témoignant de l’harmonie de l’architecture Puuc.
Dès le début de la visite, nous marquons un temps d’arrêt afin d’admirer la fabuleuse pyramide du Devin caractérisée par des formes arrondies et harmonieuses. C’est un complexe à chambres rayonnantes transformé en temple pyramidal.
Nous revenons ensuite au Quadrilatère des Nonnes dans lequel nous avons assisté au son et lumière. Il est constitué d’une très grande cour centrale, entourée de murs couverts de dentelles de pierre présentant des masques de Chac, dieu de la pluie, et des serpents sculptés. On y dénombre 74 petites pièces qui rappelèrent aux Espagnols les cellules d’un couvent, d’où le nom qu’ils attribuèrent au lieu.
Après le jeu de balle et le Pigeonnier, nous escaladons la Grande pyramide, haute de 30 mètres et couronnée par le temple des Perroquets. Vaisseau de pierre au milieu d’une mer végétale la pyramide offre une vue magnifique sur la forêt et sur la cité maya.
La découverte se poursuit par le palais du Gouverneur, chef-d’œuvre de l’architecture Puuc, et par la maison des Tortues.
En fin de matinée nous sommes de retour à l’hôtel et prenons un bain bien long et bien rafraîchissant dans la piscine dominée par les palmiers.
A 12 h 30, nous partons pour le restaurant Chun Yax Che, privatisé. Dans une végétation luxuriante s’élève un ensemble de grandes huttes et dans l’une d’elles nous faisons un excellent repas. L’endroit est apaisant et Alexandre Baury et le président succombent à la tentation des hamacs tout proches. Mais il n’est pas question de sieste, il faut reprendre la route.
Un peu avant 16 h 00, nous arrivons à Izamal, la « Ville jaune », surnommée ainsi car la plupart des maisons sont recouvertes d’une peinture ocre identique à celle du couvent de saint Antoine de Padoue, fondé en 1549 par les Franciscains, face au Zocalo. Izamal est une ancienne cité maya ; il y subsiste la massive pyramide de K’inich K’ak’Mo, partiellement détruite, que nous découvrons rapidement, puis nous visitons le couvent. Le pape Jean-Paul II y est venu en 1993 pour apporter son soutien aux indiens mayas.
En fin d’après-midi, nous poursuivons vers Chichen Itza où nous arrivons vers 18 h 00. Nous nous installons à l’hôtel Mayaland, qui se dresse dans le parc archéologique, et nous ne tardons pas à nous retrouver dans une des trois piscines du parc, qui est absolument magnifique.
Le vendredi 3 mai 2013, très tôt, nous traversons le parc de l’hôtel Mayaland et en à peine quelques minutes de marche nous sommes à l’entrée du site archéologique de Chichen Itza.
Notre circuit de visite débute par le Mercado et le groupe des Mille colonnes, puis nous découvrons le superbe Temple des guerriers : couronnant une petite pyramide, il est orné de sculptures de Chac et de Kukulkan, le serpent à plumes, équivalent du Quetzalcoatl aztèque ; un chac-mool et deux colonnes figurant des serpents en gardent l’entrée.
Tout proche, le Castillo, ou temple de Kukulcan, déploie, sur 55 mètres de côté, ses 9 degrés, qui supportent un temple carré vers lequel convergent quatre escaliers. Toute la pyramide a été conçue pour honorer l’astre solaire.
Nous empruntons un sentier rectiligne au milieu de la forêt et parvenons au Cénote sacré, gouffre aux eaux verdâtres, porte ouverte vers le Xibalba, monde aquatique et souterrain, destination des défunts. Pour assouvir les divinités terribles qui y régnaient on y jetait des offrandes : bijoux, céramiques et individus tués rituellement.
Reprenant en sens inverse le sentier forestier nous nous dirigeons vers le jeu de balle ; long de 168 mètres, c’est le plus long de Méso-Amérique.
A proximité, nous voyons encore le Tzompantli, plateforme sculptée sur son pourtour de crânes grimaçants, et la plateforme des Jaguars et des Aigles.
La découverte du site se poursuit par d’autres monuments et particulièrement par l’observatoire astronomique qui permettait, notamment, de suivre le cycle de Vénus, équivalent astral du serpent à plumes.
En fin de matinée, nous sommes de retour à l’hôtel et nous profitons de la piscine située sous la végétation luxuriante du parc. L’eau est fraîche et apaisante ; c’est un vrai délice dans un décor de rêve.
Nous déjeunons à l’hôtel et, en début d’après-midi, nous partons pour Coba. Le site maya, composé de plusieurs groupes architecturaux, est immense, mais l’essentiel est encore recouvert par la végétation.
Notre objectif est le groupe de Nohoch Mul. Certains s’y rendent à pied, d’autres, comme Joëlle Bédel, en vélo-taxi. Tous se retrouvent au pied de la Grande pyramide : c’est la plus haute de tout le Yucatan (42 m). A son sommet le panorama est magnifique : nous dominons toute la forêt sur laquelle la vue porte à 360°.
Au retour, nous découvrons plusieurs édifices dont un petit, mais intéressant, jeu de balles.
Après cette visite, nous prenons la route de Tulum où nous arrivons en début de soirée. Le Hip hôtel se situe en bord de mer. Il est composé de bungalows directement dressés sur la plage. En trois marches, nous sommes de nos chambres à la plage : le sable est d’un blanc exceptionnel et l’eau est turquoise et cristalline. C’est le rêve, et en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, nous voici tous à l’eau.
Après l’intensité des visites depuis le début du voyage, nous pouvons nous relaxer et récupérer de nos fatigues dans un cadre paradisiaque. Nous sommes presque seuls dans cet hôtel, gage de tranquillité.
Le restaurant de l’hôtel se situe lui aussi sur la plage et, après le dîner, certains joyeux fêtards, menés par Alexandre et Edwige, se rendent au bar de plage Om, contigu à l’hôtel, pour siroter quelques pinacoladas et autres margaritas.
C’est au son des vagues qui caressent doucement la plage et sous une voûte étoilée de milliards de lumières blanches que nous nous endormons.
Le matin du samedi 4 mai 2013, c’est tout d’abord baignade dans la mer des Caraïbes. Il est 6 h 30 et l’eau est déjà à une température agréable. Pas de vent, pas de vagues, pas de bruit, le moment est un moment de plénitude.
Le soleil brille quand nous partons pour le site archéologique de Tulum. Surplombant la mer des Caraïbes, il est modeste, comparé à Chichen Itza, mais il s’en dégage un charme indéniable dû à son environnement. Il est entouré d’une muraille de 3 à 5 mètres de haut, qui révèle l’insécurité de la région avant l’arrivée des Espagnols.
Nous découvrons avec nonchalance, mais avec intérêt, l’ensemble du site dont le temple des Fresques et le temple du dieu du Vent.
Au pied du Castillo, sur la plage où les tortues viennent pondre leurs œufs, le président Ronald Zins est sollicité par un groupe d’américaines plantureuses, qui demandent à être prises en photo et le couvrent de baisers pour le remercier. Aussitôt c’est l’affolement, la circulation est interrompue et les appareils photos crépitent. Après cet interlude joyeux, nous nous promenons librement, puis nous partons déjeuner dans un restaurant typique, le Kinich Tulum, privatisé pour nous.
L’après-midi, nous sommes de retour à notre hôtel et nous profitons de la plage au sable blanc et de la mer cristalline.
En soirée, nous commandons quelques cocktails qui nous sont servis sur la plage. La vie est douce à Tulum.
Pour le dîner, nous avons prévu des langoustes grillées. Elles sont d’un gabarit imposant, succulentes et accompagnées d’un chardonnay californien digne des chardonnays de Bourgogne.
Pour ce dernier soir au Mexique nous retournons au bar de plage Om, où nous savourons nos derniers cocktails mexicains. C’est bercés par les vagues que nous nous endormons dans nos bungalows.
Dimanche 5 mai 2013, c’est à nouveau un bain matinal, enfin, pour les plus dynamiques. Toute la matinée est consacrée au repos sur la plage et aux bains dans la mer des Caraïbes.
Nous déjeunons au restaurant de l’hôtel et dégustons un poisson grillé accompagné d’un cabernet-sauvignon rouge mexicain (ce n’est pas un sacrilège, le mariage vin rouge-poisson peut se révéler heureux, ce fut le cas).
En début d’après-midi, nous roulons vers Cancun. A l’aéroport, nous nous recueillons à la mémoire de Napoléon, mort le 5 mai 1821. Après 19 h 00, nous nous envolons pour Paris où nous atterrissons le 6 mai en milieu de journée. Notre expédition du Mexique s’est révélée plus heureuse que celle de Maximilien : c’est bien ce qui était prévu !
Ils étaient au Mexique pour le 150e anniversaire du combat de Camerone :
Janine et Luc Barbier
Edwige et Alexandre Baury
Renée et Marcel Bonniaud
Françoise Aubret Ehnert
Joëlle Bédel
Ronald Zins