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Inauguration de la tombe du général Mouton-Duvernet

Samedi 15 juin 2013

Le samedi 15 juin 2013, l’Académie Napoléon était réunie à Lyon, au cimetière de Loyasse, pour l’inauguration de la tombe restaurée du général Mouton-Duvernet.

Cette tombe était dans un état alarmant et se dégradait d’année en année. Sensible à l’histoire du général Mouton-Duvernet, Ronald Zins a lancé une souscription en 2011 et sollicité la mairie du Puy-en-Velay, ville natale de ce général.

Si le maire du Puy n’a pas daigné répondre, des particuliers ont répondu favorablement à l’appel du président de l’Académie Napoléon. Leurs noms figurent à la fin de cet article afin que chacun sache grâce à qui la tombe du général Mouton-Duvernet a été sauvegardée.

Les fonds récoltés, complétés par l’Académie Napoléon, ont servi intégralement à la restauration. Celle-ci a été confiée à la marbrerie Vienney-Genevois, qui a réalisé un remarquable travail au regard de la dégradation de la tombe.

A 10 h 15 le cortège s’est ébranlé et, passant devant les tombes de Joseph Chinard et de Jean-Baptiste Willermoz, s’est rendu sur la tombe du général Mouton-Duvernet.

Aux côtés du Président Ronald Zins, on voyait, parmi les personnalités, Bertrand Jabouley, adjoint au maire du 5ème arrondissement de Lyon, représentant Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon ; le lieutenant-colonel Pascal Gérardin, représentant le général de Braquilanges, gouverneur militaire de Lyon, empêché ; Nicole Bargoin, élue du 8ème arrondissement de Lyon ; Robert Batailly, ancien maire du 8ème arrondissement de Lyon et ancien député européen ; et Albert Rabot, président des Amis du patrimoine napoléonien du Rhône.

A 10 h 30, Ronald Zins a prononcé un discours d’hommage au général Mouton-Duvernet ; puis, le lieutenant-colonel Gérardin a lu l’adresse du général de Braquilanges, gouverneur militaire de Lyon ; enfin, Bertrand Jabouley a remercié Ronald Zins et l’Académie Napoléon d’avoir restauré la tombe du général Mouton-Duvernet, participant ainsi à la sauvegarde du patrimoine lyonnais.

Ensuite, Ronald Zins et le lieutenant-colonel Gérardin ont déposé sur la tombe du général Mouton-Duvernet un coussin de fleurs au nom de l’Académie Napoléon, puis Bertrand Jabouley et Nicole Bargoin ont déposé une gerbe de fleurs au nom du maire de Lyon, Gérard Collomb.

Le dépôt de gerbe a été suivi de la sonnerie Aux Morts.

Pour clore la cérémonie, les personnalités ont salué les sept porte-drapeaux – présents grâce à Jacques Biard (président de « Ceux de Verdun »), à René Bianchi (président des porte-drapeaux du Rhône) et à Albert Rabot – et les soldats en uniforme Empire, menés par Nicolas Hirsch, de la Brigade infernale, et par La Sourdine, de l’association maréchal Suchet, fidèles compagnons de l’Académie Napoléon.

Discours de Ronald Zins, président de l’Académie Napoléon, en hommage au général Mouton-Duvernet

« Monsieur le Maire, mon Colonel, Mesdames et Messieurs,

Nous sommes réunis en ce 15 juin 2013 pour rendre hommage à Régis Barthélémy Mouton-Duvernet, général de l’Empire, victime de la Terreur blanche, et dont l’Académie Napoléon vient de restaurer la tombe.

Cette entreprise a été possible grâce au concours de plusieurs personnes. Je tiens à remercier Céline Eyraud, de la direction des cimetières de la Ville de Lyon, Nicole Bargoin, Marcel Bonniaud et Jean-Louis Bréchard, membres de l’Académie Napoléon, la marbrerie Vienney-Genevois, qui a effectué les travaux, et tous ceux qui ont fait un don pour aider l’Académie Napoléon dans sa démarche.

Enfin, merci à vous tous, qui êtes présents aujourd’hui pour cette cérémonie. Merci notamment à Bertrand Jabouley, adjoint au maire du 5ème arrondissement, représentant Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, et au lieutenant-colonel Pascal Gérardin, représentant le général de Braquilanges, gouverneur militaire de Lyon, empêché.

Mais qui était le général Mouton-Duvernet et pourquoi est-il inhumé à Lyon ?

Avouons-le, et ce n’est pas faire injure à celui que nous honorons aujourd’hui, si le général Mouton-Duvernet n’avait pas été exécuté par les Bourbons, il ne serait pas aussi célèbre dans l’Histoire. Sa progression dans la hiérarchie militaire fut lente et, malgré plusieurs faits d’armes, il ne fut nommé général de brigade qu’en 1811 et fut divisionnaire en 1813. Toutefois, sa valeur avait amené Napoléon à poser ses yeux sur lui et à le nommer colonel dans la Garde impériale en 1809. Ces postes n’étaient réservés qu’aux plus braves.

Prisonnier de guerre à Dresde en 1813, rentré de captivité en 1814, le général Mouton-Duvernet fit sa soumission à Louis XVIII, comme tous les généraux de l’époque.

En mars 1815, alors qu’il commandait dans la Drôme, son comportement participa à la réussite du Vol de l’Aigle.

Nommé gouverneur militaire de Lyon pendant les Cent-Jours, il avait été appelé à l’armée du Nord par Napoléon, mais en chemin il apprit la défaite de Waterloo. Cette défaite, bien qu’il n’y prit pas part, lui fut fatale.

22 juin 1815, Napoléon abdique pour la seconde fois. Pour ceux qui se sont ralliés à lui, l’ont soutenu et défendu, l’avenir s’assombrit. Pour les plus impliqués, c’est l’inquiétude face à un avenir incertain.

24 juillet 1815, Louis XVIII rend une ordonnance déférant aux conseils de guerre dix-neuf généraux, accusés de trahison envers le roi avant le 23 mars ou d’attaque à main armée contre le gouvernement, et mettant trente-huit autres personnes sous la surveillance de la police jusqu’à ce que les chambres aient statué sur leur sort. C’est un sauve-qui-peut général afin de se mettre à l’abri.

Napoléon était revenu au mois de mars, porté par l’armée française et par le peuple, sans verser une goutte de sang.

Louis XVIII est revenu en juillet à la traîne des étrangers et prêt à verser le sang français pour assouvir les passions. Les chiens couchants se transforment en chiens de chasse et les basses vengeances royalistes commencent.

Mouton-Duvernet fait partie des proscrits. Il l’apprend le 28 juillet 1815, à Montbrison où il s’est retiré après l’entrée des Autrichiens à Lyon le 17 juillet. Afin de préparer sa défense et jugeant plus prudent d’attendre que les esprits se calment, il cherche un asile sûr. Camille de Meaux, conseiller municipal royaliste chez qui il loge, lui propose de le cacher, témoignant que tous les royalistes n’étaient pas assoiffés de sang.

Les mois passent mais la haine ne faiblit pas. Depuis le retour du roi les royalistes ont poursuivi leur basse besogne : le maréchal Brune a été massacré le 2 août 1815 à Avignon, tout comme le général Ramel, le 15 août 1815 à Toulouse. La Bédoyère a été fusillé le 19 août 1815 à Paris. Les frères Faucher ont été fusillés le 27 septembre 1815 à Bordeaux. Et même le maréchal Ney, le Brave des braves, a été fusillé le 7 décembre 1815 à Paris.

Le général Mouton-Duvernet est toujours recherché, sa tête est mise à prix et son signalement a été communiqué à la gendarmerie : « Né au Puy, département de la Haute-Loire, âgé de 45 ans, taille de 5 pieds 3 pouces, épaules larges, front un peu chauve, cheveux gris, frisés et peu épais, yeux gris, nez pointu, bouche un peu grande, menton rond, visage ovale, teint un peu noir, marqué de petite vérole et de taches de rousseur petites et rapprochées, son de voix rauque, accent méridional. »

En janvier, puis en février 1816, des perquisitions sont faites chez Monsieur de Meaux, dernier domicile connu du général Mouton-Duvernet. Elles sont infructueuses. Mais bientôt les recherches se font plus précises, un chasseur de prime, nommé Pointel, rôde et, pour ne pas compromettre Camille de Meaux, le général Mouton-Duvernet décide de se rendre, le 14 mars 1816. De Montbrison, il est transféré à Lyon et écroué à la prison de Roanne le 23 mars. Il y demeure plusieurs mois.

Le conseil de guerre se réunit pour la première fois le 15 juillet 1816. Mouton-Duvernet n’a aucune chance d’être épargné. Son ralliement à Napoléon le 10 mars 1815, ses proclamations enflammées pendant les Cent-Jours, son discours à la tribune du Corps législatif, le 22 juin 1815, pour faire proclamer Napoléon II, ses correspondances sont autant d’éléments à charge. Les témoignages à décharges, dont certains émanent de royalistes qu’il a protégés pendant les Cent Jours, sont déclarés nuls.

Le 19 juillet 1816, le général Mouton-Duvernet est condamné à mort. La révision du procès confirme la sentence, qui est exécutée le 27 juillet 1816, à cinq heures du matin au quai des Étroits. Un valeureux général, un patriote, qui a combattu pendant vingt-trois ans pour sa Patrie, tombe sous des balles françaises, les balles de la haine royaliste.

Après l’exécution, le corps du général Mouton-Duvernet est transporté et inhumé au cimetière de Loyasse, mais sa veuve doit attendre plus de trois ans avant d’obtenir l’autorisation de lui élever une tombe. L’achat de la concession, à perpétuité, est signé le 8 février 1820.

A la fin de l’épitaphe, elle fait graver deux noms de batailles au cours desquelles le général Mouton-Duvernet s’était particulièrement illustré, peut-être celles qui lui tenaient le plus à cœur : elle fait graver Arcole et Uclès.

Le 16 novembre 1796, le 2e jour de la bataille d’Arcole, alors capitaine, Mouton-Duvernet repoussa les assauts autrichiens et reprit une pièce d’artillerie qui, privée de ses servants, était tombée entre les mains de l’ennemi. La cuisse droite fracturée par une balle, sa compagnie réduite à vingt hommes, il ne consentit à quitter le champ de bataille qu’après la retraite des Autrichiens.

Le 12 janvier 1809, à Uclès, en Aragon, il s’empara personnellement d’un drapeau, tua l’officier espagnol qui venait de le blesser d’un coup de sabre et fit 4 000 prisonniers. En récompense Napoléon le nomma à la tête du 1er régiment de chasseurs à pied de la Garde.

L’année suivant l’érection de la tombe, Napoléon décédait, le 5 mai 1821, à Sainte-Hélène. Dans son testament il effectua 34 legs. Celui fait aux enfants du général Mouton-Duvernet, 100 000 francs, était en 4e position, après Montholon, Bertrand et Marchand, mais devant Las cases, Lavalette, Larrey, La Bédoyère, Drouot, Cambronne… Le montant du legs démontrait toute l’importance que Napoléon accordait à Régis-Barthélémy Mouton-Duvernet.

Pour la circonstance, ma voix se fait l’écho de la voix du martyr de l’Empire en 1815 : Vive l’Empereur ! »

LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET AU MOIS DE JANVIER 2013, AVANT RESTAURATION

LA TOMBE RESTAURÉE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET AU MATIN DU 15 JUIN 2013

LA TOMBE RESTAURÉE VUE DE FACE

LE DÉPART DU CORTÈGE AVEC, EN TÊTE, LE DRAPEAU DU 18e DE LIGNE, MODÈLE 1812

ALBERT RABOT, LE LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN, BERTRAND JABOULEY ET RONALD ZINS

LES AIGLES NAPOLÉONIENNES PLANENT DANS LE CIEL DE LOYASSE

LE PRÉSIDENT DE L’ACADÉMIE NAPOLEON, RONALD ZINS, PENDANT SON DISCOURS D’HOMMAGE AU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET

LE LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN LISANT L’ADRESSE DU GÉNÉRAL DE BRAQUILANGES, GOUVERNEUR MILITAIRE DE LYON

BERTRAND JABOULEY, REPRÉSENTANT GÉRARD COLLOMB, SÉNATEUR-MAIRE DE LYON, REMERCIE RONALD ZINS ET L’ACADÉMIE NAPOLÉON POUR LA RESTAURATION DE LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET

LES DRAPEAUX S’INCLINENT SUR LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET POUR LA SONNERIE  » AUX MORTS « 

PENDANT LA SONNERIE « AUX MORTS », LE LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN, RONALD ZINS, BERTRAND JABOULEY ET ROBERT BATAILLY

LORS DU SALUT DES PORTE-DRAPEAUX

NICOLAS HIRSCH EN CONVERSATION AVEC LE LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN ET AVEC BERTRAND JABOULEY

RONALD ZINS REMERCIE LA SOURDINE POUR SA PRÉSENCE AVEC LE HUSSARD FLORIVAL

A LA FIN DE LA CÉRÉMONIE, NICOLE BARGOIN, RONALD ZINS, BERTRAND JABOULEY ET LE LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN DEVANT LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET

RONALD ZINS EN CONVERSATION AVEC ROBERT BATAILLY, COMMANDEUR DE LA LÉGION D’HONNEUR

RONALD ZINS EXPLIQUE A BERTRAND JABOULEY ET AU LIEUTENANT-COLONEL GÉRARDIN LA NATURE DES TRAVAUX RÉALISÉS SUR LA TOMBE DE MOUTON-DUVERNET

LE DRAPEAU DU 18e DE LIGNE, LE COUSSIN DE FLEURS ET LE MÉDAILLON DE L’ACADÉMIE NAPOLÉON

L’AIGLE DU 18e DE LIGNE APPOSÉE CONTRE L’ÉPITAPHE DE LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET

L’ÉPITAPHE DE LA TOMBE DU GÉNÉRAL MOUTON-DUVERNET

AU PREMIER PLAN, LA GERBE DE FLEURS DU MAIRE DE LYON, GÉRARD COLLOMB

Liste des donateurs

Abitbol Gilles (06)

Adobati Gérard (69)

Allégret Marc (75)

Ansquer Claude (69)

Bargoin Nicole (69)

Bédel Joëlle (69)

Berquier Christian (62)

Boisselet Jacqueline (01)

Bonniaud Marcel (69)

Bréchard Jean-Louis (69)

Bruge Georges (69)

Brunold Maurice (55)

Callen Bernard (40)

Chauvelin Olivier (78)

Crétinon René (38)

Danthu Marie-Claude (83)

Gitton Vivien (69)

Jouvenet Albert (69)

Lavaud Marie-Catherine (69)

Lachnitt Annette (69)

Lafont Dominique (69)

Mayer Jean-Michel (75)

Mollaret Michel (69)

Monterrat Stéphane (69)

Nicourt Frédéric (59)

Perrier Jacques (69)

Piot Jean-Michel (69)

Quintin Bernard (75)

Rebillard Yves (69)

Riondet-Ansquer Marie-Pierre (38)

Sanfourche Mathieu (87)

Timmermans Dominique (Belgique)

Teyssier Jean-Pierre et Benoît (07)

Vapillon Maurice (01)

Zins Ronald (01)